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m. de gerville, contenant son humeur.

Il me sera facile d’en acheter d’autres. Ne pleure pas, ma Giselle chérie ; tu les auras.

madame de monclair.

Giselle, si tu veux réparer le mal que tu as fait hier et ce matin, tu as un moyen très simple et qui nous fera oublier à tous ton action honteuse. Refuse ce que t’offre la trop grande bonté de ton papa ; ce sera un acte courageux et généreux ! Tu te relèveras à tes propres yeux, ma pauvre enfant, et quand, plus tard, tu raconteras cette anecdote, tu pourras dire : J’ai fait un beau trait dans mon enfance. »

Giselle, étonnée, restait indécise, regardait alternativement sa tante, son père et sa mère. Ces deux derniers baissaient les yeux.

madame de monclair.

Voyons, ma Giselle ; courage, mon enfant ; je n’y vais pas par quatre chemins : je dis franchement que tu es très coupable, qu’au lieu d’une récompense il te faut une punition ; que, personne n’osant te l’infliger, de peur de te chagriner, tu dois le faire toi-même courageusement, généreusement. Allons, chère enfant, un effort ! ce sera bientôt fait. »

Giselle hésita, pâlit visiblement, rassembla son courage et dit à son père :