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passées ; Giselle ne mérite rien qu’une bonne punition et je ne comprends pas que tu ne le sentes pas de toi-même, sans que je te le dise. Au reste, je t’ai prévenue, je t’ai dit mon avis ; fais comme tu voudras, et ne parlons plus du passé. Je délivre mon prisonnier. Allez, mon bon homme, et surtout ne vous échappez pas. J’aurai réellement besoin de vous.

m. tocambel.

Ce dernier mot suffit pour me clouer à vos côtés, mon aimable ennemie. Je suis à vous jusqu’à la mort ! »

Le déjeuner était prêt. Victor entra avec Giselle, dont la mine rayonnante et un peu impertinente alarma Mme de Monclair et M. Tocambel.

« Je parie qu’il vient de faire une sottise, dit Mme de Monclair à l’oreille du père Toc.

m. tocambel.

C’est bien mon avis ; l’air de Giselle annonce le triomphe.

madame de monclair.

Il lui aura promis des brodequins.

m. tocambel.

Ou bien il les aura déjà donnés. »

On se mit à table ; Giselle avait un air goguenard que Léontine cherchait vainement à réprimer. La conversation était animée, grâce à l’iné-