Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/218

Cette page a été validée par deux contributeurs.

emmènerai pour faire des courses, et vous resterez chez moi jusqu’à ce que vous ayez crié grâce.

m. tocambel.

Grâce, grâce, cruelle amie et implacable ennemie ! s’écria M. Tocambel en ployant un genou devant elle et en lui baisant la main ; je demande grâce par avance. »

Un petit soufflet, une chiquenaude sur le nez et une saccade donnée à la perruque pour lui faire faire demi-tour du front à la nuque, furent la réponse et le pardon de Mme de Monclair.

« Et toi, ma pauvre Léontine, continua la tante, ne t’effraye pas des suites de l’absurde invention de notre absurde ami. (M. Tocambel voulut parler.) Taisez-vous je dis absurde, je maintiens absurde. J’ai passé chez Giselle avant d’entrer chez toi, car j’avais su par ta concierge que le père Toc avait fait sa visite domiciliaire avec un commissionnaire qui passait pour un sergent de ville, pour Mlle Giselle. J’ai tout de suite deviné le pourquoi de la sottise qu’il avait faite, et j’ai voulu voir si Giselle n’avait pas été trop effrayée de cette étrange visite. Je l’ai trouvée en pleurs.

léontine.

En pleurs ! ma Giselle ! ma pauvre chère enfant ! »