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faire un coup d’État. Figurez-vous que Giselle a commencé par nier tout à l’heure avoir pris hier soir mon lot gagné. Ensuite, elle a refusé de me le rendre. Je ne voulais pourtant pas le laisser à Giselle après la mauvaise action dont elle s’est rendue coupable.

léontine, inquiète.

Qu’avez-vous fait, alors ? Quel a été votre coup d’État ?

m. tocambel, riant.

J’ai été chercher un sergent de ville.

léontine, effrayée.

Ah ! mon Dieu !

m. tocambel.

Ne vous effrayez donc pas ; soyez tranquille ; je suis convenu avec mon faux sergent, qui n’était qu’un commissionnaire, que ce ne serait que pour faire peur à un enfant méchant, et que, si nous ne réussissions pas, il s’en irait tout simplement. Effectivement, quand je l’ai ramené avec moi, Giselle a eu si peur qu’elle m’a rendu de suite mes brodequins. »

Une grande tape dans le dos fit retourner vivement M. Tocambel ; il vit Mme de Monclair qui le regardait avec irritation et colère, mais de ces colères riantes et amicales qui ne blessent ni n’effrayent.