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veux que vous me rendiez ce qui est à moi. Si vous me le refusez, je vais de ce pas chercher un sergent de ville, qui vous mènera chez le commissaire de police ; je déposerai ma plainte : on vous mettra en prison, ce qui ne sera pas agréable, je vous le garantis. »

Giselle, effrayée d’abord, se rassura par la pensée que M. Tocambel n’oserait pas faire ce qu’il disait. Elle ne voulut donc ni répondre ni bouger.

m. tocambel.

Je reviens dans un instant, Giselle. Attendez-moi. »

Giselle attendit, en effet. Cinq minutes, dix minutes se passèrent ; M. Tocambel ne revenait pas. Au moment où elle s’applaudissait de n’avoir pas cédé, on frappa à la porte. Giselle poussa un cri ; un prétendu sergent de ville à grosses moustaches, à figure terrible, mais sans uniforme, entra ; M. Tocambel le suivait, dissimulant avec peine un sourire.

le faux sergent.

Est-ce là votre voleuse, Monsieur ?

m. tocambel.

Oui, sergent, c’est elle ; mais avant de l’arrêter, essayez de me faire ravoir les deux objets volés. Si elle les rend de bonne grâce, je renonce à ma plainte.