Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/195

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Giselle.

Non, elles sont allées manger ; elles m’ont laissée seule au milieu de tous ces méchants. »

M. de Gerville suivit sa fille au jardin. Il eut quelque peine à arrêter le jeu des enfants, et à leur faire comprendre qu’il voulait ravoir le couteau et la glace de Giselle.

Une des petites filles en rapporta les restes à M. de Gerville.

Hélène.

Voici tout ce que j’ai pu trouver, Monsieur ; ils ont tout cassé à force de tirer dessus.

Giselle.

Vous voyez, papa, comme ils sont méchants. Je n’ai plus rien maintenant. Tout le monde a de jolies choses ; moi seule je n’ai rien.

M. de Gerville.

Pauvre petite ! Que faire ? Ces vilains enfants t’ont volé tes lots.

Hélène.

Mais, Monsieur, ils ne les ont pas volés ; c’est parce que Giselle n’en voulait pas et qu’elle voulait les jeter, qu’ils se sont précipités dessus.

M. de Gerville.

Comment, Mademoiselle, Giselle pouvait-elle n’en pas vouloir, puisqu’elle pleure de ne plus les avoir ?