Je ne veux le donner à personne, je veux le jeter.
Ah bien ! je te suivrai partout, et quand tu le jetteras, je le ramasserai.
Et moi donc, je la suivrai aussi, et comme je suis leste, c’est moi qui l’aurai. »
Les autres enfants en dirent autant, de sorte que lorsque Giselle impatientée voulut s’en aller, elle fut escortée par une trentaine d’enfants qui la suivaient de près.
« Laissez-moi ! cria Giselle, je veux m’en aller.
Nous ne t’empêchons pas de t’en aller ; seulement nous ne voulons pas laisser perdre tes jolis lots. »
Giselle essaya de courir, mais tous les enfants couraient après elle : plus Giselle s’impatientait et plus les enfants s’amusaient à la taquiner. Des deux côtés on commençait à se fâcher. Giselle, en voulant les faire partir, donnait des tapes et disait des injures ; les enfants ripostaient et menaçaient de lui arracher ses lots de force.
Laurence s’approcha du groupe serré et bourdonnant comme une ruche d’abeilles.