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Cric, crac ! Le papier d’enveloppe fut déchiré, Mme de Monclair éleva le bras et fit voir à tout le monde une paire de brodequins en maroquin rouge, pour de très petits pieds de femme, dignes de chausser le pied de Cendrillon.

« Bravo ! cria-t-on. C’est charmant. Il faut les essayer. »

Quand Mme de Monclair abaissa le bras, on l’entoura pour examiner les petits brodequins, et l’on vit avec surprise que l’un d’eux contenait les ustensiles nécessaires à la toilette, et l’autre tout ce qu’il fallait pour écrire.

« Avez-vous de la chance ! lui dit Mme de Monclair en rendant à M. Tocambel sa paire de brodequins. J’aurais dû les garder, je suis réellement trop honnête.

— Voulez-vous me les donner ? mon bon ami, dit Giselle d’un air câlin.

m. tocambel.

Non ! ma belle enfant ; je les garde pour moi.

giselle.

Je vous en prie, mon bon ami, donnez-moi ces brodequins ; ils sont trop jolis pour vous.

m. tocambel.

Comment, trop jolis pour moi ! Voyez-vous cela ! Sachez, ma belle enfant, qu’il n’y a rien de trop joli pour moi, du moment que votre oncle et votre tante l’ont jugé ainsi.