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une énorme langue rouge et pointue, ou bien il donnait une tape avec son billet, ou une chiquenaude sur le nez. Polichinelle, au contraire, promettait des lots superbes, demandait aux garçons de l’embrasser, et pestait contre son nez qui le gênait pour baiser la main des petites filles et des demoiselles.

Tout le monde était venu voir Guignol et la distribution des billets de loterie. Quand tous les enfants eurent leurs billets, Polichinelle fit voir encore quelques billots en disant :

« J’en ai encore à donner aux personnes aimables et sages. Mesdemoiselles Blanche et Laurence, par ici, par ici. Votre vieil ami Polichinelle vous attend, tout prêt à vous servir. Voilà, voilà ! »

Polichinelle donna des billets à Blanche et à Laurence qui riaient, et leur envoya un petit baiser, comme un de leurs plus anciens amis.

Polichinelle regarda et appela encore M. Tocambel.

« Par ici, mon frère ; par ici, cria-t-il. Tu vois bien que je suis ton jumeau. Beau nez, ma foi ! Il manque la bosse ; mais ça viendra ; le commencement y est.

— Polichinelle, mon frère, répondit M. Tocambel, donne-moi un billet et un bon ; traite-moi en frère, puisque tu m’appelles ainsi.