Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/184

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les enfants.

Nous ne voulions pas la faire pleurer, Monsieur ; nous ne lui faisions pas de mal.

m. de néri.

Vous ne vouliez pas, mais vous l’avez fait. Vous lui avez arraché tous ses rubans, sa belle queue, vous l’avez décoiffée, vous lui avez fait des trous à sa robe, et vous ne trouvez pas que vous lui ayez fait de mal ? Si vous recommencez chose pareille, il n’y aura de loterie que pour les enfants sages. »

Blanche et Laurence étaient arrivées ; elles cherchèrent à consoler Giselle, et l’emmenèrent pour la recoiffer et arranger sa robe chiffonnée et un peu déchirée.

Pierre alla raconter à Léontine ce qui venait de se passer ; la voyant très effrayée, il la rassura et lui dit que Blanche et Laurence s’occupaient de réparer le désordre de la toilette de Giselle ; il engagea Léontine à ne pas y aller, de peur d’exciter quelque impertinence, quelque scène de sa fille.

Et il promit que ses sœurs ne quitteraient plus le jardin, pour empêcher une nouvelle invention malheureuse des enfants réunis.

Giselle ne tarda pas à revenir avec ses tantes, qui l’avaient parfaitement coiffée et arrangée, de sorte qu’elle était très bien au lieu d’être ridicule.