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prendre une expression douce et agréable. Quand je t’ai cédé pour les rubans blancs, tu m’avais bien promis que tu ne demanderais plus rien quand je te refuserais.

giselle.

C’est votre faute. Vous m’avez trop tourmentée !

léontine, avec tristesse.

Je t’ai tourmentée, moi ? Oh ! Giselle, tu ne le penses pas ; pourquoi me fais-tu le chagrin de le dire ?

giselle.

Papa me l’a dit et je le pense, et je le dirai toujours.

léontine.

Papa te l’a dit ? Quand donc ? Ce n’est pas possible.

giselle.

Il me l’a dit tout à l’heure. Il a dit que vous me rendiez malheureuse, et il a envoyé chercher le coiffeur pour me consoler. »

Léontine ne répondit pas ; elle tomba dans un fauteuil et cacha son visage dans ses mains.

Giselle, satisfaite et inquiète pourtant de l’effet qu’elle avait produit, s’approcha doucement de sa mère pour voir si elle pleurait réellement. Par une secousse légère elle écarta les mains de sa mère et vit son visage inondé de larmes. Un demi-