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Et, l’entraînant dans la chambre de Léontine :

« Contemplez votre ouvrage ! Quel bon goût ! quelle légèreté ! Et ce nœud qui lui bat les talons ! Parfait ! Je vous retiens pour le premier costume de folle que j’endosserai. Je ne vous connaissais pas ce talent de coiffeur. »

Victor ne comprenait pas bien les compliments moqueurs que lui adressait sa tante mais un regard jeté sur la malheureuse Giselle lui rendit son accès de gaieté.

léontine, bas à son mari.

C’est donc une leçon que vous avez voulu donner à Giselle ? Je vous en remercie, Victor ; c’est la meilleure qu’elle puisse recevoir. »

Victor, encore plus surpris, demanda une explication, que Léontine s’empressa de lui donner.

Victor, « honteux et confus (comme le corbeau de la fable), jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus ». Il s’avoua coupable, convint que Léontine avait eu raison, que Giselle avait eu tort, reçut avec humilité les reproches de Mme de Monclair, les observations de Léontine, les apostrophes un peu moqueuses de M. Tocambel, et se retira en promettant de ne se plus mêler de Giselle ni de ses caprices.

Giselle était humiliée et très mécontente. Elle arracha fleurs et rubans, les jeta par terre et