Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.

grosses roses blanches, de muguets et de lilas, terminée par un large ruban blanc qui faisait le nœud par derrière et retombait comme une ceinture jusqu’à ses jarrets.

Le coiffeur avait vu de suite qu’il avait affaire à une petite fille gâtée ; il ne fit aucune objection et la coiffa selon le mauvais goût qu’elle avait montré dans le choix des fleurs.

Quand il eut fini, Giselle, après s’être regardée dans la glace, se fit voir triomphante à son père. Malgré son admiration pour Giselle, il ne put s’empêcher de trouver la coiffure ridicule et laide. Le coiffeur était parti.

« Ma pauvre petite, dit doucement M. de Gerville, je ne trouve pas que ce soit très joli.

giselle.

Comment ? Pourquoi ?

m. de gerville.

C’est un peu trop gros. Cette masse blanche te donne une figure toute drôle. »

En disant ces mots, M. de Gerville ne put s’empêcher de rire un peu. Giselle s’étonna d’abord, et puis se fâcha, ce qui augmenta l’aspect ridicule de sa personne ; ce petit visage rouge de colère, couronné par une touffe énorme de lourdes fleurs blanches, offrait un aspect si bizarre que M. de Gerville fut pris d’un fou rire que ni la