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sais que ta bonne ne travaille pas le dimanche.

giselle.

Elle n’a qu’à travailler ce dimanche-là.

léontine.

Mais, Giselle, tu n’es pas raisonnable, chère enfant ; je t’assure que ta robe sera charmante et qu’elle t’ira très bien.

giselle.

Mais je vous dis que je ne la mettrai pas.

léontine.

Oh ! Giselle ! mon enfant ! Tu as été si bonne depuis quelques jours ! Ne recommence pas tes méchancetés, je t’en supplie.

giselle.

Je ne recommencerai pas si vous êtes bonne pour moi ; mais vous me tourmentez exprès, et cela m’ennuie à la fin. Ma tante m’avait dit que je serais heureuse et que tout le monde m’aimerait et me ferait plaisir ; et je vois au contraire que plus je suis douce et plus vous me contrariez ; papa n’ose plus me soutenir ; il a pitié de moi, je le vois bien ; parce qu’il m’aime, lui. Il ne ferait pas comme vous pour ma robe ; il m’en achèterait une autre.

léontine.

Giselle, Giselle, tu n’es plus en ce moment ni douce, ni obéissante, ni polie.