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À présent je m’en vais. Sois sage, ma Léontine ; demande à Giselle ce qu’il faut faire pour être sage. Et vous, Victor, sortez beaucoup ; soyez à la maison le moins possible, parlez à Giselle le moins possible quand elle est un peu…, un peu… agitée. Au revoir, mes enfants. »

Elle serra la main de Victor, embrassa Léontine qui la remercia vivement à voix basse, embrassa Giselle qui lui demanda à l’oreille :

« Suis-je jolie, ma tante ? — Charmante », lui répondit Mme de Monclair. Puis elle voulut emmener son malheureux ami, mais il n’y était plus ; il avait profité des adieux de son amie pour s’échapper.

« Parti ? s’écria-t-elle en riant. Parti ? Ah bien ! il me le payera. Je vais le rattraper ; il ne peut pas être loin, et je vais le faire promener pendant une heure au pas accéléré, pour lui ôter à l’avenir l’envie de se sauver. »

Elle partit en pressant le pas et ne tarda pas à voir le malin Tocambel qui, lui aussi, pressait le pas et trottait de toute la vitesse de ses jambes ; Mme de Monclair arriva sur lui au moment où il tournait une rue et se croyait hors de toute atteinte.

Pan ! C’était un avertissement amical de Mme de Monclair.