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regardée quand il est parti si vite pour consoler maman qui pleurait, qui se désolait pour toi.

giselle.

C’est ennuyeux tout de même de toujours obéir, toujours se contenir.

madame de monclair.

Ennuyeux ! C’est charmant au contraire. Essaye et tu verras. On a le cœur content, on est gai ; on s’amuse de la surprise et de l’air joyeux de tout le monde ; on voit que chacun cherche à vous faire plaisir. Je t’assure qu’on est très heureux ; je le sais bien, moi qui ai fait tout ce que tu as fait et tout ce que je te dis. Et puis, ce qui est très agréable, c’est qu’on s’habitue si bien à être bonne, douce, polie, obéissante, qu’on n’a plus de peine du tout à l’être. Tu verras, tu verras, essaye seulement.

giselle.

Que dois-je faire alors, ma tante, à présent qu’ils sont tous en colère contre moi ? »

Mme de Monclair se leva, l’embrassa et lui dit affectueusement :

« Tu dois, en premier lieu, ma bonne petite, en parler poliment, ne jamais dire : il, elle, en parlant de maman et de papa.

giselle.

Et comment dire ?