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giselle.

Mais papa m’y mènera.

madame de monclair.

Tu ne sais donc pas ce qui pourrait t’arriver, si papa t’y menait malgré maman ? On te prendrait de force, on t’emporterait à la maison, et le lendemain on te mettrait dans une pension très sévère loin de Paris.

giselle, effrayée.

Ah ! mon Dieu !

madame de monclair.

Oui, ma pauvre fille, c’est comme cela. Pour empêcher tous ces malheurs, voici ce que tu as à faire. Quand maman ou ta bonne t’empêchent de faire une chose qui te plaît, ou veulent te faire faire ce qui te déplaît, dis en toi-même : « Il faut bien que j’obéisse puisque je suis un enfant ». Si cela ne suffit pas, dis au bon Dieu : « Mon Dieu, donnez-moi le courage d’obéir ». Tu verras que l’envie de résister s’en ira.

giselle.

Mais, ma tante, quand je résiste, on me cède presque toujours.

madame de monclair.

Pas toujours, ma pauvre fille ; tu vois bien que maman n’a pas cédé ces jours derniers. Et plus tu grandiras, moins maman te cédera.