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giselle.

Maman ne m’aime plus du tout ; elle écoute mon oncle Pierre, qui est venu avec maman pour me forcer à mettre une vieille horrible robe. Je suis bien malheureuse, papa, quand vous n’y êtes pas.

m. de gerville, la saisissant dans ses bras.

Ma pauvre chère enfant ! je ne te quitterai plus ; je te suivrai partout. On n’osera pas te rendre malheureuse devant moi, j’espère. Mais dites-moi, Léontine, pourquoi votre frère se mêle-t-il de l’éducation de Giselle ? Est-ce que je m’occupe de ses enfants ? Je les trouve pourtant insupportables mais je ne me permets pas de les gronder, de les chasser, encore moins de les battre et de les garrotter.

léontine, tristement.

Pierre ne s’en mêle que lorsque je le lui demande, mon ami ; et il fait du bien à Giselle en soutenant mon courage contre ses caprices.

m. de gerville.

Je ne veux plus de cela, moi. Parce qu’il est dur comme un Arabe pour ses enfants, il est choqué de voir Giselle traitée avec humanité par vous, et il veut la mettre au régime du fouet, des pénitences et des gronderies. Dites-lui, Léontine, ce soir même, que je le prie de ne pas s’occuper de ma fille.