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léontine.

Oui, Giselle, ton oncle, qui vient t’annoncer une fête qu’il veut nous donner jeudi prochain ; une fête très amusante, avec une loterie, un Guignol, un bal, etc. Mais je crains que tu ne puisses pas y aller.

— Pourquoi cela, maman ? » dit Giselle d’un air un peu effrayé. Sa colère était passée.

léontine.

Parce que tu recommences tes méchancetés ; parce que tu ne veux pas obéir à ta bonne ; parce que, par ton entêtement à mettre une toilette qui te donnerait l’air d’une folle, tu fais attendre ton pauvre papa.

giselle.

Oh ! papa ! il peut bien attendre ! Il s’amuse à voir passer les voitures.

léontine.

Ce n’est pas poli, ce que tu dis là, pour papa. Je viens te faire savoir que tu mettras la robe et le chapeau que tu mets tous les jours, ou bien que tu ne verras pas la fête de ton oncle ; choisis. Et dépêche-toi, pour partir bien vite. »

Giselle ne dit rien ; seulement elle se leva et alla prendre la robe préparée par la bonne. Léontine resta quelques minutes pour la voir peignée, chaussée et habillée ; quand Giselle fut prête, Léon-