être un peu gâtée dans sa petite enfance, on se figure qu’elle doit être insupportable… Pauvre ange ! elle est si gentille ! »
Pendant que Mme de Gerville s’extasiait sur la gentillesse de sa fille, Pierre de Néri rentrait chez lui avec un bouquet de fleurs, qu’il alla faire voir à sa femme :
« Vois, Noémi, les jolies fleurs que j’apporte aux enfants. Ils auront de quoi faire une demi-douzaine de bouquets pour le moins.
Elles sont charmantes, trop jolies pour les leur livrer ; les camélias sont ravissants. Donne-les-moi, mon ami ; c’est vraiment dommage de les faire abîmer par des enfants si jeunes.
Je n’ai rien à te refuser, ma bonne Noémi, prends les camélias et laisse-leur les lilas, les muguets et les giroflées.
— Merci, mon ami. »
Et Noémi s’empressa d’enlever les camélias et une belle branche de lilas blanc.
Assez ! assez ! Noémi ; les enfants n’auront plus rien si tu continues. »
Pierre emporta son bouquet. Quand il entra chez ses enfants, ils coururent à lui.