Pendant qu’on prenait des rafraîchissements et des gâteaux, Léontine s’approcha de Mme de Monclair, qui était restée dans son fauteuil.
« Bonne, chère tante, lui dit-elle les yeux pleins de larmes, comme vous avez tout arrangé et tout fait pardonner ! Avec quelle bonté, avec quel esprit charmant ! Je suis bien, bien reconnaissante, ma chère tante. »
Léontine lui baisa la main ; sa tante l’embrassa.
« Il reste quelque chose à faire, dit-elle. Tu vas voir. Avez-vous bientôt fini de vous rafraîchir, vous autres jeunes ? Bon ; approchez tous, rangez-vous en ligne devant moi. Bien. À présent, que personne ne bouge et ne parle, et que tous m’écoutent.
« L’homme est mauvais par nature. La femme aussi, bien entendu. Mais hommes et femmes sont bons… quand ils le veulent. Voulez-vous être bons, tous, tant que vous êtes ?
— Oui, oui, s’écrièrent-ils tous.
— Alors pardonnez-vous les uns les autres, afin que le bon Dieu vous pardonne. Que chacun de vous se réconcilie de bon cœur et ne pense plus au passé. Aimez-vous les uns les autres, et jetez-vous dans les bras les uns des autres. Une, deux, trois. »
Au trois, Mme de Monclair se jeta dans les bras