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la gronde, je la punis même toutes les fois qu’elle le mérite.


pierre, souriant.

Très bien ; mais elle ne le mérite jamais,

léontine.

Ceci est vrai ; elle est devenue douce, obéissante, tout à fait gentille. Mais tu es si sévère pour les enfants, que tu ne supportes ni leur bruit, ni leurs petits défauts.

pierre.

En effet, je ne supporte pas leurs cris de rage ni leurs méchancetés ; mais quant à leurs jeux, leurs cris de joie, leurs petites discussions, non seulement je les supporte, mais je les aime et j’y prends part. Au reste, tant mieux pour elle et pour toi si je me trompe. J’ai promis à mes enfants de leur acheter des fleurs pour des bouquets qu’ils veulent donner à Noémi le jour de sa fête. Il est un peu tard, et je m’en vais. Au revoir, ma sœur. »

Léontine embrassa son frère, quoiqu’elle fût contrariée de son jugement sur sa charmante fille, et revint s’asseoir dans son fauteuil ; elle réfléchit quelques instants petit à petit son visage s’assombrit.

« C’est triste, pensa-t-elle, de voir toute ma famille tomber sur ma pauvre petite Giselle Parce que, mon mari et moi, nous l’avons peut-