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et la trouva promptement, car le jardin n’était pas grand ; mais il y avait une si grande quantité de plantes qui lui étaient inconnues, qu’il lui fut impossible de trouver la plante de vie.

Il se souvint heureusement que la fée Bienfaisante lui avait dit d’appeler le docteur qui cultivait ce jardin des fées, et il l’appela à haute voix. À peine l’eut-il appelé, qu’il entendit du bruit dans les plantes qui étaient près de lui, et qu’il en vit sortit un petit homme haut comme un balai de cheminée ; il tenait un livre sous le bras, avait des lunettes sur son nez crochu et portait un grand manteau noir de Docteur.

« Que cherchez-vous, petit ? dit le Docteur en se redressant. Et comment avez-vous pu parvenir jusqu’ici ?

— Monsieur le Docteur, je viens de la part de la fée Bienfaisante vous demander la plante de vie pour guérir ma pauvre maman qui se meurt.

— Ceux qui viennent de la part de la fée Bienfaisante, dit le petit Docteur en soulevant son chapeau, sont les bienvenus. Venez, petit, je vais vous donner la plante que vous cherchez. »

Il s’enfonça dans le jardin botanique, où Henri eut quelque peine à le suivre, parce qu’il disparaissait entièrement sous les tiges ; enfin ils arrivèrent près d’une plante isolée : le petit Docteur tira une petite serpette de sa petite poche, en coupa une tige et la donna à Henri en lui disant :

« Voici, faites-en l’usage que vous a prescrit la fée ; mais ne la laissez pas sortir de vos mains, car