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pour le Loup de la montagne sans qu’il t’ait payé ton travail. »

En disant ces mots, il donna à Henri un bâton qu’il alla chercher dans la forêt et lui dit :

« Quand tu auras cueilli la plante de vie et que tu voudras te transporter quelque part, monte à cheval sur ce bâton. »

Henri fut sur le point de rejeter dans la forêt ce bâton inutile, mais il pensa que ce ne serait pas poli, il le prit en remerciant le Loup.

« Monte sur mon dos, Henri », dit le Loup.

Henri sauta sur le dos du Loup ; aussitôt le Loup fit un bond si prodigieux qu’il se trouva de l’autre côté du précipice. Henri descendit, remercia le Loup et continua sa marche.


VI

LA PÊCHE


Enfin il aperçut le treillage du jardin où était enfermée la plante de vie, et il sentit son cœur bondir de joie ; il regardait toujours en haut tout en marchant et allait aussi vite que le lui permettaient ses forces, quand il sentit tout d’un coup qu’il tombait dans un trou ; il sauta vivement en arrière, regarda à ses côtés et vit un fossé plein d’eau, assez large et surtout très long, si long qu’il n’en voyait pas les deux bouts.