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« Grand merci, mon brave Henri, je te le revaudrai ! »

Henri fut très surpris d’entendre parler un Corbeau, mais il n’en continua pas moins sa route.

Quelque temps après, pendant qu’il se reposait dans un buisson épais et qu’il mangeait un morceau de son pain, il vit un Coq poursuivi par un Renard et qui allait être pris, malgré ses efforts inouïs pour s’échapper. Le Coq passa tout près de Henri, qui, le saisissant adroitement, l’attira à lui et le cacha sous sa veste sans que le Renard eût pu le voir. Le Renard continua à courir, pensant que le Coq avait volé plus loin ; Henri ne bougea pas jusqu’à ce que le Renard fût hors de vue ; alors il laissa aller le Coq qui lui dit à mi-voix :

« Grand merci, mon brave Henri, je te le revaudrai ! »

Henri était reposé ; il se leva et continua à marcher.

Quand il eut fait encore un bon bout de chemin, il vit une pauvre Grenouille qui allait être dévorée par un Serpent.

La Grenouille tremblait et ne bougeait pas, paralysée par la peur ; le Serpent avançait rapidement vers elle, la gueule béante. Henri saisit une grosse pierre et la lança si habilement dans la gueule du Serpent, au moment où celui-ci allait dévorer la Grenouille, que la pierre entra dans la gorge du Serpent et l’étouffa ; la Grenouille s’éloigna en sautant, et cria à Henri :