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diras que c’est moi qui t’ai envoyé, et il t’en remettra une tige. »

Henri remercia la fée en lui baisant les mains, prit congé de sa mère, la couvrit de baisers, mit un pain dans sa poche, et sortit après avoir salué respectueusement la fée.

La fée sourit en regardant ce pauvre enfant de sept ans qui partait tout seul pour gravir une montagne si dangereuse que tous ceux qui avaient tenté d’en atteindre le sommet avaient péri.


II

LE CORBEAU, LE COQ ET LA GRENOUILLE


Le petit Henri marcha résolument à la montagne, qui se trouva être plus éloignée qu’elle ne paraissait ; au lieu d’y arriver en une demi-heure, comme il le croyait, il marcha toute la journée avant de se trouver au pied.

Au tiers du chemin à peu près il vit un Corbeau qui s’était pris la patte dans un piège que lui avait tendu un méchant garçon. Le pauvre Corbeau cherchait inutilement à se dégager de ce piège qui le faisait cruellement souffrir. Henri courut à lui, coupa la ficelle qui tenait la patte du Corbeau, et le délivra. Le Corbeau s’envola à tire-d’aile après avoir crié à Henri :