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I

LA PAUVRE MÈRE MALADE


Il y avait une fois une pauvre femme qui était veuve et qui vivait seule avec son petit Henri ; elle l’aimait tendrement, et elle avait bien raison de l’aimer, car jamais on n’avait vu un plus charmant enfant. Quoiqu’il n’eût encore que sept ans, il faisait tout le ménage pendant que la pauvre maman travaillait pour aller ensuite vendre son ouvrage et faire vivre son petit Henri et elle-même. Il balayait, il lavait le plancher, il faisait la cuisine, il bêchait et cultivait le jardin, et, quand son ouvrage était fini, il se mettait à raccommoder ses habits, les souliers de sa maman, ou bien à faire des bancs, des tables et tout ce qu’il avait la force de fabriquer. La maison où ils vivaient était à eux ; elle était isolée ; en face de leur fenêtre était une haute montagne, si haute que personne n’avait