Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/43

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Beau-Minon m’accompagne toujours dans mes promenades.

— Tâchez de le renvoyer, dit le Perroquet ; et s’il insiste, eh bien, sortez malgré lui.

— Si cette Rose est bien loin, on s’apercevra de mon absence.

— Une heure de marche au plus. Bonne-Biche a eu soin de vous placer loin de la Rose, afin que vous ne puissiez pas vous affranchir de son joug.

— Mais pourquoi me retient-elle captive ? Puissante comme elle est, ne pouvait-elle se donner d’autres plaisirs que l’éducation d’un enfant ?

— Ceci vous sera expliqué plus tard, Blondine, quand vous serez retournée près de votre père. Soyez ferme ; débarrassez-vous de Beau-Minon après déjeuner, sortez dans la forêt ; je vais vous y attendre. »

Blondine promit et ferma la fenêtre, de crainte que Bonne-Biche ne la surprît.

Après le déjeuner, Blondine descendit dans le jardin selon sa coutume. Beau-Minon la suivit, malgré quelques rebuffades qu’il reçut avec des miaulements plaintifs. Parvenue à l’allée qui menait à la sortie du parc, Blondine voulut encore renvoyer Beau-Minon.

« Je veux être seule, dit-elle ; va-t’en, Beau-Minon. »

Beau-Minon fit semblant de ne pas comprendre. Blondine, impatientée, s’oublia au point de frapper Beau-Minon du pied.

Quand le pauvre Beau-Minon eut reçu le coup