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mon père ? Pleure-t-il encore mon absence ? Est-il heureux depuis qu’il m’a perdue ?

— Votre désir est trop légitime pour ne pas être satisfait. Regardez dans cette glace, Blondine, et vous y verrez tout ce qui s’est passé depuis votre départ, et comment est votre père actuellement. »

Blondine leva les yeux et vit dans la glace l’appartement de son père ; le roi s’y promenait d’un air agité. Il paraissait attendre quelqu’un. La reine Fourbette entra et lui raconta que Blondine, malgré les instances de Gourmandinet, avait voulu diriger elle-même les autruches qui s’étaient emportées, avaient couru vers la forêt des Lilas et versé la voiture ; que Blondine avait été lancée dans la forêt des Lilas à travers la grille ; que Gourmandinet avait perdu la tête d’effroi et de chagrin ; qu’elle l’avait renvoyé chez ses parents. Le roi parut au désespoir de cette nouvelle ; il courut dans la forêt des Lilas, et il fallut qu’on employât la force pour l’empêcher de s’y précipiter à la recherche de sa chère Blondine. On le ramena chez lui, où il se livra au plus affreux désespoir, appelant sans cesse sa Blondine, sa chère enfant. Enfin il s’endormit et vit en songe Blondine dans le palais de Bonne-Biche et de Beau-Minon. Bonne-Biche lui donna l’assurance que Blondine lui serait rendue un jour et que son enfance serait calme et heureuse.

La glace se ternit ensuite ; tout disparut. Puis elle redevint claire, et Blondine vit de nouveau