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grand-père, le génie Bienveillant, tout ce qui peut contribuer à leur bonheur.

Passerose, qui était tendrement attachée à la reine Aimée, l’avait suivie dans son nouveau royaume ; mais quand le génie enleva la reine dans un tourbillon, Passerose, se voyant oubliée et ne pouvant la suivre, fut si triste de l’isolement dans lequel la laissait le départ de sa chère maîtresse, qu’elle pria la fée Drôlette de la transporter près du roi Merveilleux et de la reine Violette. Elle y resta pour soigner leurs enfants, auxquels elle racontait souvent les aventures d’Ourson et de Violette ; elle y est encore, dit-on, malgré les excuses que lui firent le génie et la reine de ne l’avoir pas fait entrer dans le tourbillon.

« Non, non, leur répondit Passerose ; restons comme nous sommes. Vous m’avez oubliée une fois, vous pourriez bien m’oublier encore. Ici, mon cher Ourson et ma douce Violette n’oublient jamais leur vieille bonne. Je les aime ; je leur resterai. Ils m’aiment, ils me garderont. »

Quant au fermier, à l’intendant, au maître de forge, qui avaient été si cruels envers Ourson, ils furent sévèrement punis par la fée Drôlette.

Le fermier fut dévoré par un ours quelques heures après avoir chassé Ourson.

L’intendant fut chassé par son maître pour avoir fait lâcher les chiens, qu’on ne put jamais retrouver. La nuit même, il fut piqué par un serpent venimeux, et expira quelques instants après.