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dans le royaume du roi Bénin, où je dois assister à la naissance du troisième fils de la princesse Blondine ; le fils doit être le mari de votre fille aînée, prince Merveilleux, et je tiens à le douer de toutes les qualités qui pourront le faire aimer de votre fille. Il faut que je vous mène dans votre royaume ; plus tard, je reviendrai assister à vos noces… Reine, continua-t-elle en s’adressant à Aimée qui venait de s’éveiller, nous allons partir immédiatement pour le royaume de votre fils ; êtes-vous prête, ainsi que votre fidèle Passerose ?

— Madame, répondit la reine avec un léger embarras, nous sommes prêtes à vous suivre ; mais ne rougirez-vous pas de notre toilette si peu digne de notre rang ?

— Ce ne sera pas moi qui en rougirai, reine, répliqua la fée en souriant ; c’est vous qui seriez disposée à en rougir. Mais je puis porter remède à ce mal. »

En disant ces mots, elle décrivit avec sa baguette un cercle au-dessus de la tête de la reine, qui au même moment se trouva vêtue d’une robe de brocart d’or, coiffée d’un chaperon de plumes rattachées par un cordon de diamants, et chaussée de brodequins de velours pailletés d’or.

La reine regardait sa robe d’un air de complaisance.

« Et Violette ? dit-elle, et mon fils ? N’étendrez-vous pas sur eux vos bontés, Madame ?