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son cousin l’avait rencontrée endormie dans la forêt, et un flacon d’huile de senteur.

La fée les regardait tour à tour et riait de leur stupeur ; elle prit les bracelets et les remit à Violette.

« Ceci est mon présent de noces, ma chère enfant, chacun de ces diamants a la propriété de préserver de tout maléfice la personne qui le porte ; et de lui donner toutes les vertus, toutes les richesses, toute la beauté, tout l’esprit et tout le bonheur désirables. Usez-en pour les enfants qui naîtront de votre union avec le prince Merveilleux. »

Prenant ensuite le flacon :

« Quant au flacon d’huile de senteur, c’est le présent de noces de votre cousin ; vous aimez les parfums, celui-ci a des vertus particulières ; servez-vous-en aujourd’hui même. Demain je reviendrai vous chercher et vous ramener tous dans votre royaume.

— J’ai renoncé à mon royaume, Madame ; je veux vivre ici avec ma chère Violette…

— Et qui donc gouvernera votre royaume, mon fils ? interrompit la reine Aimée.

— Ce sera vous, ma mère, si vous voulez bien en accepter la charge », répondit le prince.

La reine allait refuser la couronne de son fils, quand la fée la prévint :

« Demain nous reparlerons de cela, dit-elle ; en attendant, vous, Madame, qui désirez un peu la couronne que vous alliez pourtant refuser, je