et d’affection. Vous n’aurez à vous plaindre ni de mon travail ni de ma bonne volonté. »
Pendant qu’Ourson parlait et que l’intendant l’écoutait d’un air moqueur, il se fit un grand mouvement du côté des chevaux ; ils se cabraient, ils ruaient. Les palefreniers avaient peine à les retenir ; quelques-uns même s’échappèrent et se sauvèrent dans les champs.
« C’est l’ours, c’est l’ours, criaient les palefreniers ; il fait peur aux chevaux ! Chassez-le, faites-le partir !
— Va-t’en ! » lui cria l’intendant.
Ourson, stupéfait, ne bougeait pas.
« Ah ! tu ne veux pas t’en aller ! vociféra l’homme. Attends, méchant vagabond, je vais te régaler d’une chasse ! Holà ! vous autres, courez chercher les chiens… Lâchez-les sur cet animal… Allons, qu’on se dépêche… Le voilà qui détale ! »
En effet, Ourson, plus mort que vif de ce cruel accueil, s’en allait en précipitant sa marche ; il avait hâte de s’éloigner de ces hommes inhumains et méchants. C’était la seconde tentative manquée. Malgré son chagrin, il ne se découragea pas.
« Il y a encore trois ou quatre heures de jour, dit-il, j’ai le temps de continuer mes recherches. »
Et il se dirigea vers une forge qui était à trois ou quatre kilomètres de la ferme des Bois. Le maître de la forge employait beaucoup d’ouvriers ; il donnait de l’ouvrage à tous ceux qui lui en demandaient, non par charité, mais dans l’intérêt de