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— Comment ! Madame, s’écria Blondine avec effroi, ne reverrai-je jamais mon père, mon pauvre père que j’aime tant ?

— Chère Blondine, ne nous occupons pas de l’avenir ; la sagesse est toujours récompensée. Vous reverrez votre père, mais pas encore. En attendant, soyez docile et bonne. Beau-Minon et moi nous ferons tout notre possible pour que vous soyez heureuse. »

Blondine soupira et répandit quelques larmes. Puis elle pensa que c’était mal reconnaître la bonté de Bonne-Biche que de s’affliger d’être avec elle ; elle se contint donc et s’efforça de causer gaiement.

Bonne-Biche et Beau-Minon la menèrent voir l’appartement qui lui était destiné. La chambre de Blondine était toute tapissée de soie rose brodée en or : les meubles étaient en velours blanc, brodés admirablement avec les soies les plus brillantes. Tous les animaux, les oiseaux, les papillons, les insectes y étaient représentés. Près de la chambre de Blondine était son cabinet de travail. Il était tendu en damas bleu de ciel brodé en perles fines. Les meubles étaient en moire d’argent rattachée avec de gros clous en turquoise. Sur le mur étaient accrochés deux magnifiques portraits représentant une jeune et superbe femme et un charmant jeune homme ; leurs costumes indiquaient qu’ils étaient de race royale.

« De qui sont ces portraits, Madame ? demanda Blondine à Bonne-Biche.