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distance de l’incendie. Passerose n’avait pas perdu la tête : elle arrivait avec un paquet de vêtements qu’elle avait rassemblés à la hâte dès le commencement de l’incendie.

Agnella et Violette s’étaient sauvées nu-pieds et en toilette de nuit ; ces vêtements furent donc bien utiles pour les couvrir et les garantir du froid.

Après avoir remercié avec chaleur et tendresse l’intrépide Ourson, qui leur avait sauvé la vie au péril de la sienne, elles félicitèrent aussi Passerose de sa prévoyance.

« Voyez, dit Passerose, l’avantage de ne pas perdre la tête ! Pendant que vous ne songiez toutes deux qu’à votre Ourson, je faisais mon paquet des objets qui vous étaient les plus nécessaires.

— C’est vrai ; mais à quoi aurait servi ton paquet, ma bonne Passerose, si ma mère et Violette avaient péri ?

— Oh ! Je savais bien que vous ne les laisseriez pas brûler vives ! Est-on jamais en danger avec vous ? Ne voilà-t-il pas la troisième fois que vous sauvez Violette ? »

Violette serra vivement les mains d’Ourson et les porta à ses lèvres. Agnella l’embrassa et lui dit :

« Chère Violette, Ourson est heureux de ta tendresse qui le paye largement de ce qu’il a fait pour toi. Je suis assurée que, de ton côté, tu serais heureuse de te sacrifier pour lui, si l’occasion s’en présentait. »