pourrez lui donner le nom de prince Merveilleux. »
Agnella s’était réveillée pleine d’espoir et de bonheur. Elle redoubla de tendresse pour Violette, dans la pensée que ce serait à elle qu’elle serait redevable du bonheur de son fils.
Tout le monde alla se coucher avec des sentiments différents : Violette et Ourson, pleins d’inquiétude pour l’avenir qu’ils entrevoyaient si menaçant ; Agnella, pleine de joie de ce même avenir qui lui apparaissait prochain et heureux ; Passerose, pleine d’étonnement d’une tristesse et d’une joie dont elle ignorait les causes. Chacun s’endormit : Violette après avoir pleuré, Ourson après avoir invoqué la fée Drôlette, Agnella après avoir souri en songeant à Ourson beau et heureux, Passerose après s’être demandé cent fois : « Mais qu’ont-ils donc aujourd’hui ? »
Il y avait une heure à peine que tout dormait à la ferme, lorsque Violette fut réveillée par une odeur de brûlé. Agnella s’éveilla en même temps.
« Mère, dit Violette. Ne sentez-vous rien ?
— La maison brûle, dit Agnella. Regarde, quelle clarté ! »
Elles sautèrent à bas de leurs lits, et coururent dans la salle ; les flammes l’avaient déjà envahie, ainsi que les chambres voisines.
« Ourson ! Passerose ! cria Agnella.
— Ourson ! Ourson ! » cria Violette.
Passerose se précipita à moitié vêtue dans la salle.