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dormi ; elle est fatiguée ; tu as été bien malade !

— Et toi, Violette, t’es-tu reposée ? »

Violette rougit, hésita.

« Comment aurais-je pu dormir, cher Ourson, quand j’étais cause de tes souffrances ? »

Ourson se tut à son tour ; il la regarda d’un œil attendri et lui baisa les mains. Il lui demanda encore ce qui s’était passé, elle le lui raconta ; mais elle était trop modeste et trop réellement dévouée pour lui révéler le prix que la fée avait attaché à sa guérison. Ourson n’en sut donc rien.

Ourson, qui se sentait revenu à la santé, se leva et, s’approchant doucement de sa mère, l’éveilla par un baiser. Agnella crut qu’il avait le délire ; elle cria, appela Passerose et fut fort étonnée quand Violette lui raconta comment Ourson avait été sauvé par la bonne petite fée Drôlette.

À partir de ce jour, Ourson et Violette s’aimèrent plus tendrement que jamais : ils ne se quittaient que lorsque leurs occupations l’exigeaient impérieusement.


VII

LE SANGLIER


Il y avait deux ans que ces événements s’étaient passés. Un jour, Ourson avait été couper du bois dans la forêt ; Violette devait lui porter son dîner et revenir le soir avec lui.