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leva, s’habilla et vint dans la salle où l’attendaient Agnella et Passerose. Ourson n’y était pas.

« Ourson n’est pas avec vous, mère ? demanda Violette.

— Je ne l’ai pas revu, dit Agnella.

— Ni moi, dit Passerose. Je vais le chercher. »

Elle alla dans la chambre d’Ourson ; elle le trouva assis près de son lit, la tête appuyée sur son bras.

« Venez, Ourson, venez vite ; on vous attend pour dîner.

— Je ne puis, dit Ourson d’une voix affaiblie ; j’ai la tête trop pesante. »

Passerose alla prévenir Agnella et Violette qu’Ourson était malade ; elles coururent toutes deux auprès de lui. Ourson voulut se lever pour les rassurer, mais il tomba sur sa chaise. Agnella lui trouva de la fièvre et le fit coucher. Violette refusa résolument de le quitter.

« C’est à cause de moi qu’il est malade, dit-elle : je ne le quitterai que lorsqu’il sera guéri. Je mourrai d’inquiétude si vous m’éloignez de mon frère chéri. »

Agnella et Violette s’installèrent donc près de leur cher malade. Bientôt le pauvre Ourson ne les reconnut plus ; il avait le délire ; à chaque instant il appelait sa mère et Violette, et il continuait à les appeler et à se plaindre de leur absence pendant qu’elles le soutenaient dans leurs bras.

Agnella et Violette ne le quittèrent ni jour ni nuit pendant toute la durée de la maladie : le hui-