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— Tu es encore bien petite, chère Violette ; mais tu pourras toujours essayer. »

Quand ils rentrèrent à la maison, Ourson se mit à l’ouvrage. Violette le suivait partout ; elle l’aidait de son mieux, ou elle croyait l’aider car elle était trop petite pour être réellement utile. Mais au bout de quelques jours, elle commença à savoir laver les tasses et les assiettes, étendre et plier le linge, essuyer la table ; elle allait à la laiterie avec Passerose, l’aider à passer le lait, l’écrémer, à laver les dalles de pierre. Elle n’avait jamais d’humeur ; jamais elle ne désobéissait, jamais elle ne répondait avec impatience ou colère. Ourson l’aimait de plus en plus ; Agnella et Passerose la chérissaient également, et d’autant plus qu’elles savaient que Violette était la cousine d’Ourson.

Violette les aimait bien aussi, mais elle aimait Ourson plus tendrement encore ; et comment ne pas aimer un si excellent garçon qui s’oubliait toujours pour elle, qui cherchait constamment ce qui pouvait l’amuser, lui plaire, qui se serait fait tuer pour sa petite amie ?

Agnella profita d’un jour où Passerose avait emmené Violette au marché, pour lui raconter l’événement fâcheux et imprévu qui avait précédé sa naissance ; elle lui révéla la possibilité de se débarrasser de cette hideuse peau velue, en acceptant en échange la peau blanche et unie d’une personne qui ferait ce sacrifice par affection et reconnaissance.

« Jamais, s’écria Ourson, jamais je ne provoquerai