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— Donne, ma fille… Ces bracelets sont beaux. Ils m’aideront peut-être à retrouver une ressemblance qui se présente vaguement à mon souvenir et que je m’efforce en vain de préciser. »

Agnella prit les bracelets, les retourna, les pressa de tous côtés pour ouvrir le médaillon ; elle ne fut pas plus habile que Passerose.

Au moment où, lassée de ses vains efforts, elle remettait les bracelets à Passerose, elle vit dans le milieu de la chambre une femme brillante comme un soleil. Son visage était d’une blancheur éclatante ; ses cheveux semblaient être des fils d’or ; une couronne d’étoiles resplendissantes ornait son front ; sa taille était moyenne ; toute sa personne semblait transparente tant elle était légère et lumineuse ; sa robe flottante était parsemée d’étoiles semblables à celles de son front ; son regard était doux ; elle souriait malicieusement, mais avec bonté.

« Madame, dit-elle à la reine, vous voyez en moi la fée Drôlette ; je protège votre fils et la petite princesse qu’il a ramenée ce matin de la forêt. Cette princesse vous tient de près : elle est votre nièce, fille de votre beau-frère Indolent et de votre belle-sœur Nonchalante. Votre mari est parvenu, après votre fuite, à tuer Indolent et Nonchalante, qui ne se méfiaient pas de lui et qui passaient leurs journées à dormir, à manger, à se reposer. Je n’ai pu malheureusement empêcher ce crime, parce que j’assistais à la naissance d’un prince dont je protège les parents, et je me suis