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aller à la tentation qui lui était sans doute envoyée par son ennemie, la fée Détestable. Elle ne parla donc plus de cette toile mystérieuse, et elle continua sa promenade avec le prince ; toute la journée se passa agréablement. Le prince lui présenta les dames de sa cour, et leur dit à toutes qu’elles eussent à respecter dans la princesse Rosalie l’épouse que lui avait choisie la reine des fées. Rosalie fut très aimable pour tout le monde, et chacun se réjouit de l’idée d’avoir une si charmante reine. Le lendemain et les jours suivants se passèrent en fêtes, en chasses, en promenades, le prince et Rosalie voyaient approcher avec bonheur le jour de la naissance de Rosalie, qui devait être aussi celui de leur mariage ; le prince, parce qu’il aimait tendrement sa cousine, et Rosalie, parce qu’elle aimait le prince, parce qu’elle désirait vivement revoir son père, et aussi parce qu’elle souhaitait ardemment voir ce que contenait la caisse de la rotonde. Elle y pensait sans cesse ; la nuit elle y rêvait, et, dans les moments où elle était seule, elle avait une peine extrême à ne pas aller dans les serres, pour tâcher de découvrir le mystère. Enfin arriva le dernier jour d’attente : le lendemain Rosalie devait avoir quinze ans. Le prince était très occupé des préparatifs de son mariage, auquel devaient assister toutes les bonnes fées de sa connaissance et la reine des fées.

Rosalie se trouva seule dans la matinée ; elle alla se promener, et, tout en réfléchissant au bonheur du len-