Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/172

Cette page a été validée par deux contributeurs.

reine des fées,… le prince Gracieux… je le vois… qu’il est beau ! »

Le prince, surpris d’entendre prononcer son nom, ne douta plus que Rosalie ne fût une princesse sous le joug de quelque enchantement. Il fit marcher bien doucement les porteurs du brancard, afin que le mouvement n’éveillât pas Rosalie ; il se tint tout le temps à ses côtés.

On arriva au palais de Gracieux ; il donna des ordres pour qu’on préparât l’appartement de la reine, et, ne voulant pas souffrir que personne touchât à Rosalie, il la porta lui-même jusqu’à sa chambre, où il la déposa sur un lit, en recommandant aux femmes qui devaient la servir de le prévenir aussitôt qu’elle serait réveillée.

Rosalie dormit jusqu’au lendemain ; il faisait grand jour quand elle s’éveilla ; elle regarda autour d’elle avec surprise : La méchante Souris n’était pas près d’elle ; elle avait disparu.

« Serais-je délivrée de cette méchante fée Détestable ? dit Rosalie avec joie ; suis-je chez quelque fée plus puissante qu’elle ? »

Elle alla à la fenêtre ; elle vit des hommes d’armes, des officiers parés de brillants uniformes. De plus en plus surprise, elle allait appeler un de ces hommes qu’elle croyait être autant de génies et d’enchanteurs, lorsqu’elle entendit marcher ; elle se retourna et vit le prince Gracieux, qui, revêtu d’un élégant et riche costume de chasse, était devant elle, la regardant avec admiration. Rosalie recon-