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curiosité. Je me promis de t’élever de manière à détruire en toi ce fatal défaut, qui pouvait causer tant de malheurs.

« C’est pour cela que je t’enfermai dans cette enceinte ; que je ne te permis jamais de voir aucun de tes semblables, pas même de domestiques. Je te procurais par mon pouvoir tout ce que tu pouvais désirer, et déjà je m’applaudissais d’avoir si bien réussi ; dans trois semaines tu devais avoir quinze ans, et te trouver à jamais délivrée du joug odieux de Détestable, lorsque tu me demandas cette clef à laquelle tu semblais n’avoir jamais pensé. Je ne pus te cacher l’impression douloureuse que fit sur moi cette demande ; mon trouble excita ta curiosité ; malgré ta gaieté, ton insouciance factice, je pénétrai dans ta pensée, et juge de ma douleur quand la reine des fées m’ordonna de te rendre la tentation possible et la résistance méritoire, en laissant ma clef à ta portée au moins une fois ! Je dus la laisser, cette clef fatale, et te faciliter, par mon absence, les moyens de succomber ; imagine, Rosalie, ce que je souffris pendant l’heure que je dus te laisser seule, et quand je vis à mon retour ton embarras et ta rougeur, qui ne m’indiquaient que trop que tu n’avais pas eu le courage de résister. Je devais tout te cacher et ne t’instruire de ta naissance et des dangers que tu avais courus le jour où tu aurais quinze ans, sous peine de te voir tomber au pouvoir de Détestable.

« Et maintenant, Rosalie, tout n’est pas perdu ; tu peux encore racheter ta faute en résistant pen-