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n’était pas difficile ; elle mangea son pain grossier et son lait avec appétit, et commença sa toilette.

Le coffre d’ivoire avait disparu ; elle mit, comme les jours précédents, sa robe de torchon, son aile de poule et les accessoires, et alla se regarder dans la glace.

Elle avait un costume d’amazone en satin paille brodé devant et au bas de saphirs et d’émeraudes. Sa toque était en velours blanc, ornée de plumes de mille couleurs empruntées aux oiseaux les plus rares et rattachées par un saphir gros comme un œuf. Elle avait au cou une chaîne de montre en saphirs admirables, au bout de laquelle était une montre dont le cadran était une opale, le dessus un seul saphir taillé, et le verre un diamant. Cette montre allait toujours, ne se dérangeait jamais et n’avait jamais besoin d’être remontée.

Rosette entendit frapper à sa porte et suivit le page.

En entrant dans le salon, elle aperçut le roi Charmant, qui l’attendait avec une vive impatience ; il se précipita au-devant de Rosette, lui offrit son bras et dit avec empressement :

« Eh bien, chère princesse, que vous a dit la fée ? Quelle réponse me donnerez-vous ?

— Celle que me dictait mon cœur, cher prince ; je vous consacrerai ma vie comme vous me donnez la vôtre.

— Merci, cent fois merci, chère, charmante Rosette. Quand puis-je vous demander à votre père ?

— Au retour de la course aux chars, cher prince.