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— Je vous attendrai, sire », dit Rosette avec un gracieux sourire.

Peu d’instants après, le roi Charmant reparut, menant lui-même un magnifique cheval, blanc comme la neige ; sa selle était en velours bleu, brodée de perles ; sa bride était en or et en perles. Quand Rosette voulut monter dessus, le cheval s’agenouilla, et ne se releva que lorsque Rosette fut bien placée sur sa selle.

Le roi Charmant sauta lestement sur son beau cheval alezan, et vint se placer aux côtés de Rosette.

Le roi, la reine et les princesses, qui avaient tout vu, étaient pâles de colère, mais ils n’osèrent rien faire, de peur de la fée Puissante.

Le roi donna le signal du départ. Chaque dame avait son cavalier ; Orangine et Roussette durent se contenter de deux petits princes, qui n’étaient ni beaux ni aimables comme le roi Charmant ; elles furent si maussades, que ces princes jurèrent que jamais ils n’épouseraient des princesses si peu aimables.

Au lieu de suivre la chasse, le roi Charmant et Rosette restèrent dans les belles allées de la forêt ; ils causaient et se racontaient leur vie.

« Mais, dit Charmant, si le roi votre père s’est privé de votre présence, comment vous a-t-il donné ses plus beaux bijoux, des bijoux dignes d’une fée ?

— C’est à ma bonne marraine que je les dois », répondit Rosette ; et elle raconta au roi comme