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IV

SECONDE JOURNÉE


Une grosse servante apporta à Rosette du pain et du lait, et lui offrit ses services pour l’habiller. Rosette, qui ne se souciait pas que la grosse servante vit la métamorphose de sa toilette, la remercia et dit qu’elle avait l’habitude de s’habiller et de se coiffer seule.

Elle commença sa toilette ; quand elle se fut bien lavée, bien peignée, elle se coiffa et voulut mettre dans ses cheveux la superbe escarboucle de la veille ; mais elle vit avec surprise que le coffre d’ébène avait disparu. À sa place était la petite caisse de bois, avec un papier dessus ; elle le prit et lut :

« Vos effets sont chez vous, Rosette ; revêtez comme hier les vêtements que vous avez apportés de la ferme. »

Rosette n’hésita pas, certaine que sa marraine viendrait à son secours ; elle arrangea son aile de poule d’une manière différente de la veille, ainsi que l’attache en nèfles, mit sa robe, sa chaussure, son collier et ses bracelets ; ensuite elle alla se poser devant la glace ; quand elle s’y regarda, elle demeura éblouie ; elle avait le plus ravissant et le plus riche costume de cheval : la robe était une amazone en velours bleu de ciel, avec des boutons