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LES BONS MAÎTRES


Je restai donc seul dans le pré ; j’étais triste, ma queue me faisait souffrir. Je me demandais si les ânes n’étaient pas meilleurs que les hommes, lorsque je sentis une main douce me caresser, et une voix douce me dire :

« Pauvre âne ! on a été méchant pour toi ! Viens, pauvre bête, viens chez grand’mère ; elle te fera nourrir et soigner mieux que tes méchants maîtres. Pauvre âne ! comme tu es maigre ! »

Je me retournai ; je vis un joli petit garçon de cinq ans ; sa sœur, qui paraissait âgée de trois ans, accourait avec sa bonne.

Jeanne.

Jacques, qu’est-ce que tu dis à ce pauvre âne ?