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V

LE CIMETIÈRE


Nous marchions au pas, et nous approchions du cimetière du village, qui est à une lieue du château. « Si nous retournions, dit Caroline, et que nous reprenions le chemin de la forêt ? »

— Pourquoi cela ? dit Cécile.

Caroline.

C’est que je n’aime pas les cimetières.

Cécile, d’un air moqueur.

Pourquoi n’aimes-tu pas les cimetières ? Est-ce que tu as peur d’y rester ?

— Non, mais je pense aux pauvres gens qui y sont enterrés, et j’en suis attristée. »

Les enfants se moquèrent de Caroline, et passèrent exprès tout contre le mur. Ils allaient le dépasser, lorsque Caroline, qui paraissait inquiète, arrêta son âne, sauta à terre, et courut à la grille du cimetière.