« Voilà, dit-il, en l’étalant par terre. À présent, gare les poissons ! »
Il lança l’épervier assez adroitement ; il tira avec précaution et lenteur.
« Tire donc plus vite ! nous n’en finirons pas, dit Henri.
— Non, non, dit Auguste, il faut le ramener tout doucement pour ne pas faire rompre le filet et pour ne laisser échapper aucun poisson. »
Il continua à tirer, et, quand tout fut amené, le filet était vide : pas un poisson ne s’était laissé prendre.
« Oh ! dit-il, une première fois ne compte pas. Il ne faut pas se décourager. Recommençons. »
Il recommença, mais il ne réussit pas mieux la seconde fois que la première.
« Je sais ce que c’est, dit-il. Je suis trop près du bord ; il n’y a pas assez d’eau. Je vais entrer dans le bateau ; comme il est très long, je serai assez éloigné du bord pour pouvoir bien développer mon épervier.
— Non, Auguste, dit Pierre, ne va pas dans le bateau ; avec ton épervier, tu peux t’embarrasser dans les rames et les cordages, et tu ferais la culbute dans l’eau.
— Mais tu es comme un bébé de deux ans, Pierre, répliqua Auguste ; moi, j’ai plus de courage que toi. Tu vas voir. »
Et il s’élança dans le bateau, qui alla de droite et de gauche. Auguste eut peur quoiqu’il fît sem-