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Auguste.

La place n’est pas bonne, allons plus loin.

Henri.

Je crois qu’il n’y a pas de poisson ici, car voilà plusieurs miettes de pain qui n’ont pas été mangées.

Camille.

Allez au bout de l’étang, près du bateau.

Pierre.

C’est bien profond par là.

Élisabeth.

Crains-tu que les poissons ne se noient ?

Pierre.

Pas les poissons, mais l’un de nous s’il venait à y tomber.

Henri.

Comment veux-tu que nous tombions ? Nous ne nous approchons pas assez du bord pour glisser ou rouler dans l’eau.

Pierre.

C’est vrai, mais je ne veux pas tout de même que les petits y aillent.

Jacques.

Oh ! je t’en prie, Pierre, laisse-moi aller avec toi ; nous resterons très loin de l’eau.

Pierre.

Non, non, restez où vous êtes ; nous reviendrons bientôt vous joindre, car je ne pense pas que nous trouvions là-bas plus de poisson que